Commémorations en Guinée
La mémoire d'Addi Bâ
honorée en Guinée

Début décembre 2013, j'ai eu le grand plaisir de me rendre
en Guinée pour célébrer le souvenir d'Addi Bâ avec les siens
à l'occasion des 70 ans de son exécution.

Depuis plusieurs mois, la mission militaire française en Guinée présentait dans le pays l'exposition itinérante « La Force noire », consacrée à l'épopée des « tirailleurs sénégalais ». Il était légitime qu'à l'occasion de son passage à Pita, au Fouta Djalon, le personnage d'Addi Bâ soit particulièrement mis en valeur et célébré dans son village, Pelly Foulayabé, commune rurale de Bomboli.

À l'invitation de l'ambassade de France, je me suis donc rendu
en Guinée en compagnie d'Eric Deroo et d'Antoine Champeaux,
les concepteurs de l'exposition. Pendant une semaine, Addi Bâ
a été au centre d'échanges avec de nombreux interlocuteurs guinéens, parfois surpris de découvrir l'incroyable itinéraire de leur compatriote dans la Résistance française. Il est vrai que la figure d'Addi Bâ était, il y a peu encore, totalement inconnue en Guinée.
Après une première rencontre à Conakry avec Bertrand Cochery, l'ambassadeur de France, qui fut ensuite du voyage au Fouta Djalon, j'ai eu le plaisir de présenter mon ouvrage à M. Ahmed Tidiane Cissé, ministre de la Culture.


Le soir même, une intervention était programmée dans l'amphithéâtre du Centre culturel franco-guinéen de Conakry. Il y fut évidemment longuement question des tirailleurs et de la reconnaissance. Mais là encore, le personnage d'Addi Bâ suscita la curiosité de l'auditoire.
Il y eut un grand moment d'émotion lorsque que des représentants
de la famille Bah se levèrent d'un seul bloc, à l'invitation de leur aîné, pour manifester leur présence et leur fierté. Cette soirée au CCFG a également été pour moi l'occasion de retrouver Tierno Monénembo, que je n'avais pas revu depuis la parution du Terroriste noir.

Le grand moment de cette semaine guinéenne fut évidemment
le voyage au Fouta Djalon, terre natale d'Addi Bâ. À Pita, Bomboli
ou sur les sentiers sinueux menant à Pelly Foulayabé, j'ai mille fois cru l'apercevoir, enfant, courant avec les autres gamins qui tournoyaient en riant autour de nous.


Dans la commune de Pita, il y eut d'abord une soirée officielle d'inauguration de l'exposition en présence d'un très nombreux public, réuni dans une salle de la ville aménagée pour l'occasion. Puis, le lendemain, ce fut la liesse à Pelly Foulyabé. Je n'oublierai jamais les chants, les percussions et les cris du griot, la haie d'honneur des jeunes gens de l'Association des Jeunes et Amis
de Pelly
(AJAP), arborant tous un t-shirt à l'effigie de « Hady Bah, héros des Vosges ».

Aurais-je un jour imaginé qu'il me serait donné de prendre la parole devant les siens, revêtu d'un boubou de cérémonie, en compagnie
du Préfet de Pita, de l'Ambassadeur de France, des maires des communes voisines, d'anciens combattants et de tous ses neveux
et nièces sur trois générations ? J'ai eu la joie de serrer la main
du dernier frère d'Addi Bâ encore en vie - mais malheureusement
trop âgé pour me parler de son aîné – et de retrouver ses deux neveux, Ibrahima Bah et Mamadou Hady Bah, rencontrés dans
les Vosges, dix ans plus tôt.

J'ai également été très honoré de recevoir les remerciements
de la poétesse du Fouta, Koumanthio Zeïnab Diallo et de Bonata
Dieng
, responsables du Musée du Fouta Djalon.


Et j'ai été touché au cœur lorsqu'à plusieurs reprises, je me suis entendu interpeller par des voix anonymes sous le nom de « Etienne Guillermond Bah »... Je crois qu'il me faudra retourner au Fouta.

À l'occasion de cette journée à Pelly Foulayabé, deux panneaux extraits de mon exposition consacrée à Addi Bâ ont été installés
sur le mur de la maison de la famille Bah.


De retour à Conakry, j'ai pu faire découvrir le personnage d'Addi Bâ aux élèves du Lycée Français Albert-Camus puis aux anciens combattants, au cours d'une rencontre au siège de l'Onac de Guinée.

Un grand merci au colonel Renaud Devouge, attaché militaire de l'ambassade de France, qui a rendu possible ce séjour, à Bertrand Cochery, ambassadeur de France, qui s'est fortement impliqué dans l'hommage rendu à Addi Bâ, et au Premier Maître Sébastien Fortat qui a assuré l'organisation et la logistique durant toute la semaine.

J'adresse aussi toutes mes amitiés aux habitants de Pita, Bomboli
et Pelly Foulayabé qui nous ont réservé un accueil extraordinaire.

Mille mercis à mon neveu, Aurélien Fiack, qui a toujours su orienter son objectif là où il le fallait quand il le fallait...

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